Ce siècle avait passé soixante-dix-huit ans !
Israël déjà envahissait le Liban,
Et dans les hôpitaux on faisait la fête
Au premier enfant né dans une éprouvette.
Alors dans Auxerre, ville des plus grands rois
Jeté comme la graine au gré de l’air pantois
Naquit d’un sang bourguignon et parisien
Un enfant au regard clair, l’œil éburnéen.
On le posa près d’une jeune femme, sa mère
Son premier sourire ouvert sur ses chimères.
C’est grâce à elle que son monde sera grand
Elle, sa promesse de l’aube, son serment.
Il passe son enfance comme un funambule
Amoureux des mots, ce rêveur, un noctambule.
Grand être impatient dans un monde en attente,
Il dessine, il écrit, il lit, il chante.
Il fourmille des poèmes qu’il écrira demain
Il ne sait pas encore qu’il sera écrivain.
De Jimi Hendrix, Patti Smith, David Bowie et Renaud
Il passe à Baudelaire, Brontë, Proust et Rimbaud.
Il aime leurs mots, leurs voix, leurs bouleversements
Seul leur souvenir le sort de ses grands tourments.
Mais c’était à Paris qu’il fallait revenir
Près de ses poètes au rang desquels il aspire.
Sa vie est l’histoire d’une passion immense
Albatros libre volant au-dessus du monde, il danse.
Ses mots nous entraînent dans son monde étoilé
Où il parle une langue d’orfèvre, ciselée
Pour rendre hommage à toutes les fées de son berceau
Voix profondes, femmes, cinéma, lectures aux flambeaux
La plume à la main il sourit depuis son trône
Et surtout il écrit… pour que ça résonne.
Photo © Astrid di Crollalanza