Charlotte Meyer, la passion du journalisme

“Qu’est ce qu’un adulte ? Un enfant gonflé d’âge”, disait Simone de Beauvoir. 

Pour comprendre une personne, il faut avant tout se pencher sur l’enfant qu’elle était.

***

Avec son humour bien connu de la rédaction, Charlotte commence son histoire ainsi : 

“Je suis née dans un tout petit pays à côté de la France, qui s’appelle… l’Alsace.”

Petite, c’est sa passion pour les histoires qui l’animait. Les histoires de son Papa, sans lesquelles elle ne pouvait dormir ; puis celles qu’elle découvrit dans les livres. Son premier roman fut “Les Malheurs de Sophie”, qui menèrent, d’ailleurs, dans une tentative d’imitation de l’héroïne, à un désastreux incident impliquant un rasoir et un sourcil (si vous lui demandez gentiment, elle vous le racontera peut-être autour d’un apéritif). A sept ans, elle se plongeait déjà dans “Madame Bovary”, sans vraiment en comprendre le sens mais en admirant l’écriture, dont elle ferait un jour son métier. 

Charlotte était une petite fille coquette. Elle nous raconte qu’au mariage de son oncle, quand le photographe est arrivé, elle s’est énervée pour qu’on lui retire son gilet, qui cachait la jolie robe cousue par Mamie. Si elle ne se soucie plus ni des robes, ni des gilets, elle a tout de même gardé son caractère bien trempé. 

C’est peut-être cette force de caractère qui l’a poussée à ne jamais abandonner un projet, quel qu’il soit. Son perfectionnisme, qui peut être vu comme une qualité ou un défaut, le lecteur se fera son avis, l’emmène à toujours aller au bout des choses. 

Elle nous confie qu’elle est en perpétuelle course après ses rêves :

“J’ai un rapport assez compliqué au temps ; j’ai toujours peur de me retourner un jour, et de me dire : regarde tous les rêves que tu avais, tu n’as pas eu le temps de les réaliser. Il y a tellement de choses que j’ai envie de faire, et que j’ai peur de ne pas réussir à accomplir.”

Depuis le collège, elle sait qu’elle veut être journaliste. Hésitant un moment avec le métier d’historienne, elle est vite retournée à sa passion initiale. 

“Ce qui est beau dans le journalisme, et ce qui en fait à mes yeux le plus beau métier du monde, c’est que c’est un vrai retour aux racines. Kessel je crois disait que quand on écrit en tant que journaliste, on n’est plus un homme mais une machine à transmettre. C’est une manière de dire qu’être journaliste, c’est aussi faire exister les autres. Etre capable de s’effacer, pour raconter toutes les petites histoires qui font la grande Histoire.”

En septembre 2016, Charlotte lance Combat-Jeune. Son but ? Réunir le plus de bénévoles possible à travers la France pour fonder un journal d’information et d’opinion qui donne la parole aux jeunes. 

Certains détracteurs l’ont accusé de jeunisme, un terme péjoratif utilisé pour désigner la volonté de donner une place plus importante aux jeunes, et d’écarter les plus anciens. D’autres lui ont dit que son journal ne tiendrait pas plus de cinq mois. Aujourd’hui, Combat-Jeune est toujours actif, et plus de soixante personnes ont contribué au projet de la jeune femme.

Aujourd’hui, elle se lance dans une nouvelle aventure : celle de Combat, un média professionnel, cette-fois, composé d’un mook et d’un site Internet. Quand on lui demande si elle a peur de rencontrer les mêmes critiques que lors de la création de Combat-Jeune, elle répond, sereine : Bien sûr, ce sont des discours que je vais retrouver une nouvelle fois. Ça a déjà commencé, d’ailleurs. Le fait que des jeunes créent un nouveau média, ce n’est pas forcément bien vu. Il y a même des gens qui trouvent ça plutôt insolent. Mais si c’est ça, l’insolence, je suis ravie d’être insolente !”

Image à la Une © Jihad Hage‎

CHARLOTTE MEYER

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