Au cœur des métropoles brésiliennes, les favelas donnent le tempo. La danse y est partie intégrante de la culture et du quotidien. Elle est surtout le fruit d’une histoire longue de plusieurs siècles, à la rencontre de rythmes de tous les horizons.
Naissance et vie des favelas
Les favelas, ce ne sont pas des bidonvilles ni de simples communautés mais un concept profondément brésilien, pratiquement créé par le gouvernement lui-même lorsqu’en 1897 il ne peut plus payer les soldes de l’armée fédérale. Sans un sou en poche, les militaires s’installent là, sur la colline qu’ils baptisent Morro da Favela, à deux pas du centre de Rio de Janeiro. La population de la colline grossit au fur et à mesure que les esclaves Africains et autochtones sont libérés à la toute fin du XIXème siècle. Les favelas sont nées.
Méconnues du grand public qui n’interprète la vie dans les favelas qu’à travers les faits divers portant sur le trafic de drogues ou d’armes, les favelas sont en réalité bien plus grandes que ce que l’on pense. Loin d’être de simples quartiers défavorisés, elles sont devenues de petites villes au fonctionnement autonome, au sein desquelles se côtoient classes populaires et classes moyennes, qui habitent là pour réduire la distance à parcourir pour aller travailler.
Les esclaves du commerce triangulaire emportent avec eux, entre le XVIe et le XVIIIe, leurs danses traditionnelles, comme la mythique capoeira, inspirée de la lutte africaine et basée sur la roda, le cercle invitant à la confrontation. Souvent enchaînés durant les démonstrations, ils créent des pas aujourd’hui toujours effectués les pieds joints. De notoriété internationale, la capoeira est une démonstration de figures techniques et acrobatiques qui a pris ses racines dans les pays les plus visés par la traite négrière ayant pour lieu d’exploitation le Brésil : le Congo et l’Angola. De ces deux pays ont été conservées d’autres danses, inclues ensuite dans la culture afro-brésilienne comme le lundu, une danse très sensuelle exécutée principalement par les femmes ou les danses du Bahia.
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