Avec le confinement ont fleuri de multiples initiatives du côté du monde de la culture : de nombreuses institutions ont rendu leurs contenus disponibles en ligne, pour ne pas perdre le contact avec le public en cette période compliquée.
Pendant des mois, nous avons pu visionner de grands opéras, assister à des spectacles et même visiter des musées, sans quitter notre canapé et dans le plus grand respect des consignes sanitaires. Le British Museum, le Louvre ou encore le Musée national d’art moderne et contemporain de Séoul étaient accessibles pour des visites virtuelles gratuites, abolissant les limites géographiques là où pourtant, nous devions rester à la maison pour endiguer la propagation du virus. Mais alors que va-t-il en rester? Va-t-on vers une gratuité de ces services ? Cette démocratisation brutale des productions culturelles a-t-elle suffi à donner à tout le monde le goût de l’opéra ?
Une démocratisation de la culture par le web
Tout d’abord, notons que si l’on gratte un peu la surface du web, une grande quantité de culture était déjà disponible de façon entièrement gratuite. Côté livres, vous pouvez par exemple explorer le site Gallica, piloté par la Bibliothèque Nationale de France, sur lequel sont répertoriées de nombreuses œuvres tombées dans le domaine public. Côté musique, ne sous-estimons pas le pouvoir immense de la plateforme YouTube : entre deux vidéos de chatons, vous pouvez aussi débusquer des symphonies de Mozart et des vidéos passionnantes sur l’histoire de la musique, grâce à la chaîne de La Musique en tous genres par exemple. Enfin, côté musées, le géant Google n’est pas en reste, avec sa section méconnue « Arts et culture », qui permet pourtant d’explorer les collections de musées du monde entier depuis 2011. Aujourd’hui, ce sont plus de mille lieux de culture répartis sur toute la surface du globe qui peuvent être visités via nos écrans. Si le musée que vous avez toujours rêvé de visiter se trouve en Russie, au Brésil ou encore en Australie, il est peut-être accessible grâce à une seule recherche Internet.
Vers une progression de l’accès culturel ?
Les derniers mois ont donc probablement accentué une dynamique qui existait déjà auparavant, mais dont on parlait bien moins. La grande médiatisation du sujet est en réalité venue d’un besoin pour les structures de communiquer sur leurs initiatives (gratuites ou payantes, pour certaines) afin de continuer à faire parler d’elles dans cette longue période creuse où les visites physiques étaient devenues impossibles. Il est difficile de prévoir ce qui restera de ce gigantesque tourbillon culturel, mais on peut tout de même penser qu’il aura modifié une partie de nos pratiques. Chez certaines personnes, comme Lucie, 23 ans, il est apparu comme une révélation : « Avant, je ne prenais pas trop le temps de regarder ce qu’on pouvait faire sur Internet. Comme je m’ennuyais avec les livres de mes étagères que je connais par cœur, je suis allée voir ce qu’on pouvait trouver d’autre et de fil en aiguille, je me suis mise à écouter de l’opéra alors que je n’aurais jamais pensé m’y intéresser. »
Evidemment, le confinement n’aura pas suffi à convertir tout le monde à de nouvelles formes d’art : entre télétravail et garde d’enfants, beaucoup de personnes n’ont pas eu l’occasion de prendre du temps pour dénicher de nouvelles passions. Mais il s’agit d’un phénomène intéressant à noter. De plus, certaines initiatives n’ont pas disparu avec le début du déconfinement, il est donc encore possible de les découvrir.
Cet article fait partie de notre sélection gratuite issue de notre premier magazine spécial 150 pages, « la Culture est-elle un luxe ?«
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