
Chaque week end, Combat décrypte le sujet que VOUS avez choisi en début de semaine. Cette fois-ci, vous avez sélectionné le sujet sur l’industrie française en temps de coronavirus.
Un redressement considérable de la part des entreprises…
Depuis le début du premier confinement, l’Insee a noté plusieurs augmentations de l’IPI (l’Indice de Production Industrielle) français. Qu’est-ce que l’Indice de Production Industrielle ? Cet indice fréquemment cité par l’Insee permet de mesurer le taux de productivité dans l’ensemble du deuxième secteur d’activité, lequel regroupe l’industrie, l’agroalimentation, la construction, l’électronique et l’artisanat. Ainsi, dans un article titré « Une production industrielle encore en hausse en février 2020 », l’Insee utilise cet indice pour estimer ladite hausse à 0,9% par rapport à janvier 2020. Depuis ce mois de février, qui est celui du commencement de la première vague en Europe, on notera d’autres croissances de la production industrielle française en pleine pandémie, et tout particulièrement celle de mai 2020, qui s’est soldée par le chiffre notable de +22%. Il s’agit donc d’un redressement considérable par rapport au mois précédent, dont le résultat était de -22,3%.
L’actuelle pandémie est-elle réellement responsable de cette évolution ? Bien que l’on ne pourrait à ce jour l’affirmer, on remarquera que l’IPI subissait une certaine baisse les deux mois précédents, époque où l’impact du Coronavirus en France n’était pas aussi considérable. Cependant, on notera que ces chiffres sont à prendre avec précaution, puisque l’Insee précise bien sur son site que le premier confinement a été responsable d’une réduction du taux de réponses de la part des entreprises.
…Mais plus de difficultés dans les autres milieux
Pour leur part, les PME, comme l’affirme un article du média Vie publique, ont été bien plus touchées par la crise sanitaire. Librairies, bars et restaurants ont eu bien plus de mal à se relever d’un confinement qui les a privés de leurs clients ; le télétravail permet plus, de toute évidence, d’établir des rapports pour son entreprise de caoutchouc que de vendre un verre de pastis.
L’article susnommé fait part d’une « diminution des faillites de 36% pour l’ensemble des entreprises et de 29% pour les PME », grâce à des soutiens aux entreprises. Quels sont concrètement ces soutiens ? Pour le savoir, rendez-vous sur le site du gouvernement. Les entreprises y sont réparties en trois domaines – indépendants, commerçants et salariés. Plusieurs solutions sont proposées à chacune de ces catégories. Par exemple, les indépendants peuvent prétendre à une aide (dont le montant est estimé au cas par cas, selon la situation de l’entreprise pour chaque mois). Pour leur part, les commerçants peuvent demander un chômage partiel, tandis que les salariés peuvent se renseigner en profondeur sur le concept du télétravail.
Le confinement : un retour au Made in France ?
Mais ce qui nous intéresse surtout, c’est le retour d’entreprises françaises délaissées par la mondialisation. L’artisanat français pourrait-il être à nouveau de vigueur en période de confinement ? S’il n’a pas été choisi pour pallier les problèmes écologiques engendrés par le commerce mondial, pourrait-il en revanche être considéré comme la solution face à l’actuelle crise sanitaire ?
Cela pourrait tout à fait être le cas ; en tout cas, selon Olivier Scalabre, membre du Boston Consulting Group, interviewé par l’Institut Montaigne ici, l’actuelle crise est l’occasion de « réinventer l’industrie française ».
Si l’on ne peut que supposer que le confinement permettra un retour au Made in France, on peut déjà affirmer que ce dernier voit en l’actuelle pandémie une situation parfaite pour se réimplanter après quelques décennies d’absence. Ainsi le journal Le Point, dans cet article, traite-t-il entre autres le cas du PDG de l’entreprise de joaillerie Mauboussin qui a décidé de relocaliser progressivement sa production et dépend donc de moins en moins de l’Asie.
On peut observer ce renversement de situation également du côté des consommateurs, de la part desquels on peut supposer un changement de regard vis-à-vis du commerce mondialisé en cette actuelle épidémie de Coronavirus. Le journal Les Échos a récemment dénombré 64% de Français qui se sont tournés vers le label Made in France.
Réinventer notre industrie, changer nos habitudes : telles pourraient être les prochaines solutions face à la crise sanitaire, qui pourrait permettre un nouvel essor de la production locale.
