Un livre au coin du feu : Marie Charrel

« Un livre au coin du feu », c’est votre rencontre littéraire présentée par Nicolas Houguet, autour d’un ou d’une auteur-e de son choix. Vendredi 22 janvier à 20h, nous partons à la rencontre de Marie Charrel et de son livre Les danseurs de l’aube, aux Editions de l’Observatoire.

Vous avez raté l’événement ? Pas de panique ! Vous pouvez retrouver sa rediffusion ici !

Marie Charrel pose des mots sur les échos de l’histoire et écrit les résonnances entre les destins, les souvenirs qui s’attardent dans le regard de protagonistes de deux époques différentes. Les mêmes combats, les mêmes engagements. Elle explore ces correspondances. Ces tragédies et ces grands espoirs qui hantent les pas de ses personnages. Comme si les époques se passaient le même flambeau, des idéaux sans cesse renouvelés. La beauté de l’art qui sauve. Tout ce qui constitue le secret intime de chaque destinée.

C’est ce qui vous étreint à la lecture de son nouveau roman, Les Danseurs de l’aube, qui vient de paraître aux éditions de l’Observatoire. On y retrouve un esprit, une sensibilité propre à l’autrice. Une douceur et une immense humanité. Elle conte ici des vies entremêlées. Lukas, jeune homme à la beauté androgyne venu à Hambourg sur les traces de son idole, Sylvin Rubinstein. Il fut un danseur de Flamenco de génie qui s’habilla en femme dans les années 40 pour exercer son art. Lors de tensions et de manifestations en marge du G20, Lukas rencontre Iva,  également chassée par les préjugés de son pays natal.

Marie Charrel décrit des êtres en liberté, qui jouent avec les normes et les codes, des funambules éclatant dont l’incandescent flamenco traverse toute l’Europe. Tous en quête d’eux-mêmes, tous en quête d’absolu, flirtant avec les marges et les interdits. Ils combattent toutes les idées reçues pour trouver leur identité et leur grâce profonde, pour s’élever à la hauteur de la sensualité intense du Flamenco. Conquérir le Duende.

Récit funambule entre deux époques qui se répondent, le roman est traversé d’un souffle immense, irrésistible. On y célèbre la passion pour échapper aux turpitudes, à l’intolérance, à la barbarie.

Une douceur militante traverse ces pages. Celle de Marie Charrel. Une vision du monde intensément généreuse, un amour de ceux qui ont le courage d’être différents et fiers. Un univers irradié par leur noblesse.

Elle nous parle de ces destins qui sont uniques car ils n’ont pas suivi le mouvement. Parce qu’ils ont choisi de s’émerveiller, de danser, d’épouser l’interlope et de sublimer les étiquettes d’époques terrorisées, dominées de frustrations ou de colères.

Elle réussit à embrasser le cours de vies entières, en donne à ressentir profondément toute la trajectoire.

Elle parle de magie également, ce qui nous rend immense quand on crée.

Quand on tient les promesses que notre naissance a inscrites dans nos gestes.

Cette flamme que l’on doit défendre en nous coûte que coûte.

De tout cela, il sera question, au coin de notre feu.

Nicolas Houguet

Photo : Audrey Dufer

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