Vous les lisez chaque semaine, parfois vous entendez leur voix ou entrevoyez un visage. Leurs plumes vous décryptent l’Information, celle d’aujourd’hui, d’hier et parfois de demain… Mais qui sont ces créatures étranges qui peuplent la rédaction de Combat, à la verve parfois piquante, souvent engagée, et volontiers rêveuse ? On vous dit tout ou presque dans cette rubrique !
Marion, elle est comme une Monstera deliciosa, cette plante qu’elle aime tant. Elle a au fond d’elle, fendillée par mille intérêts, plein de jolies feuilles toutes découpées. Tout en vrac, elle se moque donc de son chat de son rire vert, joue au cœur de jeux vidéo, plonge doucement au milieu de ses peluches, nage à travers sa passion pour l’espace, lit, lit encore, et crie ou écrit avec nous dans Combat, qu’elle a rejoint il y a maintenant quelques années. Elle était là quand Combat était encore jeune, elle est restée là lorsqu’il est devenu grand.
C’est que Marion a fait des études de journalistes, les études qu’il faut pour écrire comme il faut les choses qu’il faut dire. Mais Marion, ne l’oublions pas, est une plante verte. Les « il faut », ça la fait roussir comme ses cheveux. Alors, elle a préféré au prêt-à-penser un master d’études de genre, manière de dire quelque chose plutôt que de brasser du vide. Car Marion aime comprendre et, plus encore, ne pas comprendre. Être un bon journaliste, n’est-ce pas finalement inlassablement répéter notre incompréhension face à des décisions injustes, face à des inégalités, des violences, des hommes politiques, des catastrophes écologiques ignorées, des yeux fermés ? Faire du journalisme, il me semble que ce soit pour elle comme sa passion pour la criminologie : c’est ne pas comprendre, et pourtant le vouloir, ne pas pouvoir, et le dire, dans une sorte de fascination et de dégoût. Vous le voyez, elle n’est pas arrivée à Combat par hasard – enfin, pas vraiment – quand on saisit sa voix décidée qui vibre de pensées.
Le plus beau, c’est quand on se rend compte que Marion est vraiment comme ses plantes dont elle s’occupe consciencieusement, quand je comprends que mes mots ne sont pas que des jeux et des images poétiques. N’a-t-on jamais vu la puissance de nos plantes qui, sages dans leurs pots, mettent toute leur vie dans ce calme déploiement de verdure ? Une lenteur forcée qui veut obstinément frôler le ciel bleu derrière la fenêtre. Marion, pleine de fleurs et de feuilles vertes ciselées, a appris à vivre adagio. Atteinte de fibromyalgie et d’endométriose, elle se déploie lentement et, les jours de beau temps, se dépêche, comme une branche douce. Ou comme son chat, perché dans son armoire alors que je lui parle. Ils ont tout compris ceux-là.
Marion, donc, déplie son rythme et sa force, avec ses goûts multipliés et son être solidement ancré. Il faut être soi, sans barrière, sans profil, sans ressemblance. Elle me pointe du doigt son bras gauche où est tatouée une soucoupe volante. Noir sur blanc, elle écrit venir d’ailleurs, d’un monde de peluches, de chats, de crimes et de Monstera deliciosa.
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