Les immenses manifestations russes, de Mourmansk à Ulan Ude en passant par la Sibérie Centrale et l’Oural, ont achevé de replacer le gouvernement russe au cœur de l’actualité internationale. Le bilan politique et économique de 2020 fut des plus flous pour la Russie. La gestion en dents de scies de la crise sanitaire a largement contribué à l’émergence du coronavirus et à la situation délicate à laquelle fait aujourd’hui face le plus grand pays de la planète, quatrième en termes de cas reportés. Retour en première ligne sur une année teintée de demi-mesures, de dissimulations et de désinvolture, annonciatrice des événements qui secouent actuellement le pays.
Du déni à la réalité : l’émergence de la pandémie en Russie
Au 17 mars 2020, la pandémie a d’ores et déjà plongé les pays de l’Union Européenne dans une quarantaine partielle ou totale. Les sorties sans justification sont interdites, les masques sont parfois obligatoires dans les rues et les espaces clos. Comme ses voisins, la France se fige. Ma famille et mes amis, piégés par l’ampleur de la crise, ont perdu le contrôle de leur vie au nom de la protection de tous[1]. À 5000 kilomètres de Paris, peu de choses transparaissent. Saint-Pétersbourg est toujours aussi vivante. Les établissements fédéraux, comme les musées nationaux ou les universités, sont définitivement clos au public le lendemain. Mais aucune mesure n’a encore été prise pour protéger les citoyens de la possible propagation de la pandémie. Les lieux de divertissement sont encore ouverts et la vie culturelle de la Venise du Nord battra son plein jusqu’au 28 mars, date officielle du confinement russe.
Début mars, le coronavirus est dénommé « virus chinois », faisant écho au tweet de l’ex-président américain Donald Trump quelques jours auparavant.[2] Cette appellation, souvent utilisée dans les médias nationaux[3], n’est pas sans conséquences. Elle cultive l’idée que seuls les Chinois, ou les étrangers, peuvent inoculer la maladie et que les transmissions d’un Russe à un autre étaient impossibles. Ce jeu sémantique permet en parallèle d’insister sur une stratégie de prévention russe imparable, avec un pays « prêt à toute éventualité » [4]. En ce sens, le pays est le premier au monde à fermer ses frontières aériennes et terrestres avec la Chine, son premier partenaire commercial et touristique. Les tests aléatoires de température au niveau des frontières aériennes, à Pulkovo (Saint-Pétersbourg) ou Cheremetièvo (Moscou), sont tournés quasi-exclusivement vers des Chinois ou individus apparentés, indépendamment de la destination de provenance. C’est ainsi qu’une femme, pourtant dans mon avion de retour d’Autriche mi-février, a été priée de s’éloigner de la file d’attente de contrôle aux frontières, puis emmenée à la douane pour ce test.

Au même moment, le jeu de patate chaude entre les organes fédéraux et fédérés évite au Kremlin de trancher entre un confinement général. En fin tacticien, Vladimir Poutine est conscient qu’une prise de parole prématurée peut impacter le déroulement du vote de la réforme constitutionnelle russe, prévu le 22 avril 2020. Mais se murer dans le silence lui fait courir le risque de perdre son capital sympathie auprès d’une population frappée de plein fouet par les conséquences économiques de ses choix politiques, par les sanctions européennes et par la crise sanitaire, alors que la fermeture des frontières avec la Chine a assommé un pays reposant en partie sur les flux d’humains et de capitaux de Beijing. [5] [6]. Il choisit donc de compter sur les organes fédérés pour sauvegarder son intégrité politique. En vertu de la loi fédérale, il charge les dirigeants des sujets de la Fédération de toutes les mesures impopulaires liées au coronavirus [7] [8] . D’un bout à l’autre du pays, ces mesures ne sont prises ni au même moment, ni au même degré. Moscou, par l’intermédiaire du maire Sergey Sobyanine, décide d’empêcher l’accès à son oblast à certaines nationalités, dont les Français, dès le 5 mars pour freiner la propagation de la maladie[9]. D’autres sujets décident de faire traîner le problème afin de ne pas être responsable des dommages économiques et politiques d’un confinement [10]. La République de Carélie et l’oblast de Leningrad, piliers du tourisme intérieur et international, choisissent ainsi délibérément de repousser la fermeture de leurs frontières internes et de leurs entités culturelles et de loisirs. [11] [12] [13]

Par conséquent, l’opinion publique en Russie en mars est dans un état végétatif. Bien que sensibilisés aux tragédies qui se déroulent à leur porte, les Russes ne prennent pas au mot les recommandations sanitaires gouvernementales et pensent être protégés par des frontières extérieures ne laissant que peu de passages aux citoyens étrangers. Malgré l’annonce officielle de « jours non-travaillés » au niveau fédéral [14], les citoyens ignorent les nouvelles directives, qui sont non seulement coûteuses financièrement mais seraient selon eux facultatives. Selon une étude cherchant à étudier le comportement des Russes au début de la pandémie, 76% des répondants ne portent pas de masque en mars et 9% refusent de suivre les mesures sanitaires et perçoivent la maladie comme un phénomène ordinaire qui ne devrait pas influencer leur vie.[15]
Dans un pays où la pension de retraite n’est pas assez élevée pour que les personnes âgées s’arrêtent de travailler, le confinement est une hécatombe [16] [17]. Les retraités ne prennent pas au sérieux l’ennemi invisible qu’est le coronavirus, qui relèverait du complot américain pour saper la Russie ou d’une catastrophe de second plan comparée à la Grande Guerre Patriotique[18], Tchernobyl ou à l’instabilité des années 90. Ils n’accorderont donc que peu d’importance aux dangers de la maladie.[19] [20] Le Kremlin joue son rôle dans la perception laconique du virus en modifiant la sémantique officielle. Le mot « quarantaine » (« карантин »), est remplacé par « auto-isolement » (« самоизоляция »), tandis que la période de « confinement » se voit désignée comme un ensemble de « jours non travaillés ». Ainsi, les populations les moins favorisées et les petites et moyennes entreprises choisissent de risquer une amende, correspondant parfois à la moitié de leur salaire mensuel, plutôt que de cesser leurs activités [21]. Du 5 avril à la fin des « jours non travaillés » le 11 mai 2020, les sanctions mises en place pour limiter les déplacements non nécessaires et maintenir les commerces fermés, allant dans certains cas jusqu’à 15 000 roubles d’amende (210€) et 7 ans de prison, n’ont brillées que par leur inefficacité. Même les impressionnantes alertes diffusées par haut-parleurs dans toutes les grandes villes, qui ne peuvent être enclenchées par le gouvernement fédéral qu’en cas de catastrophe nationale, ne suffisent pas réellement à dissuader les habitants de sortir. [22] [23]
Un renforcement de l’autoritarisme à l’aune d’un système sanitaire effondré
Le cocktail entre une population réticente face aux mesures sanitaires et un régime autoritaire est explosif. Le recel d’informations, le contrôle des médias et de la population et la manipulation des chiffres deviennent tels que certains médias indépendants décrivent « un nouveau Tchernobyl ».[24] [25] La machine gouvernementale et son administration cherchent à amoindrir le bilan de la pandémie sur le territoire. Lors des débuts de la pandémie, les victimes du coronavirus sont directement classées dans les décès liés à la pneumonie, ce qui a artificiellement baissé le nombre de cas et de victimes dans le pays[26]. Cette tendance de classification n’est pas nouvelle vu que la cause des décès enregistrée en Russie est souvent liée à l’organe qui l’a causé. Ce système a cependant été détourné pour que le nombre de victimes apparaisse moins élevé[27]. A titre d’exemple, le nombre de patients atteints de « pneumonie » à Moscou a augmenté de 37% en janvier 2020 par rapport à janvier 2019.[28]
En outre, la volonté des gouverneurs d’être bien perçus par le Kremlin pour protéger leur statut mènent à des actions dangereuses. Le gouvernement de la République de Komi a ainsi caché durant plusieurs semaines la situation désastreuse de l’hôpital d’État de Ezhva. Les supérieurs du médecin en chef chargé de dépister les cas de coronavirus ont refusé de lui accorder un congé pour s’isoler après le retour de sa fille de Hongrie. Il était alors porteur d’un coronavirus asymptomatique et contaminera à son insu une centaine de personnes. Le directeur de l’établissement, en accord avec le ministre de la santé de la République de Komi, décide alors de confiner un hôpital déjà submergé. Comble de l’ironie, cette décision tragique entraîne la mort de dizaines de personnes, incapables de recevoir des soins alors qu’elles sont dans un hôpital. Komi devient la troisième zone la plus contaminée de Russie au 14 avril 2020. Les mauvaises performances de la république au moment où le président annonçait que « tout était sous contrôle » ont ainsi conduit au remplacement de son gouverneur régional et de son ministre de la Santé par Moscou. [29] [30]

Pour ne pas avoir à justifier ces dissimulations, les autorités des outils de surveillance sont élargis, renforçant un peu plus la plongée de la Russie dans le tout-sécuritaire. Sergey Sobyanine détaille courant avril 2020 la manière dont le réseau de reconnaissance faciale moscovite permet aux forces de l’ordre locales « d’arrêter les individus enfreignant le confinement ». Le Kremlin lui-même a profité de la nécessité de contrôler les déplacements individuels pour préparer son futur politique, en installant plusieurs milliers de caméras. [31] Cette poussée autoritariste n’est pas contraire à la volonté populaire et tend à en être son corollaire, révélant une inquiétante tendance liberticide qui se retrouve en Europe de l’Ouest[32]. Ainsi, selon une enquête par panel en ligne [33], la moitié des personnes interrogées estime que des contrôles de rue devraient être exercés sur les contrevenants. Mais parmi ces personnes, 38% approuveraient la mise en place de contrôles par la police ou la Garde Nationale (Rosgvardia) et 12% par des milices. De même, 31% de tous les interrogés soutiendraient des descentes régulières de la police dans les foyers pour surveiller le respect du confinement, et 26% se disent prêts à être suivis via leurs téléphones.[34]
Ces mesures cherchent également à dissimuler l’état du système sanitaire public de la Russie, qui a été objet de craintes fondées de la population sur son efficacité. Depuis les années 90, à la suite des coupures budgétaires post-soviétiques, l’accès aux soins n’est gratuit que pour certains types de maladies, comme les maladies infectieuses. Un Russe dépisté du coronavirus a le droit à des soins gratuits, ce qui n’est pas le cas pour un Russe souffrant d’une pneumonie. L’intérêt de masquer les cas devient alors économique, alors qu’au plus fort de la crise, les hôpitaux publics sont saturés et les conditions d’accueil déplorables. Malgré un nombre de médecins par habitant dans le top 20 mondial, le personnel hospitalier fait face à la désuétude de son matériel, à des problèmes de formation aux exigences de sécurité et à des locaux si délabrés, que les plus riches préfèrent se rendre dans des cliniques privées, inaccessibles pour le reste de la population. [35] [36]. Mais le prix ne semble même pas être la raison pour laquelle les Russes boudent leur système sanitaire. Une enquête de RossStat menée en septembre 2018 (auprès de tous les Russes âgés de plus de 15 ans), a cherché à identifier les raisons pour lesquelles ils refusaient de consulter des professionnels de santé. Parmi les répondants, un tiers n’a pas consulté de professionnel de santé dans sa vie. Parmi cet ensemble, 30,2% des interrogés ne faisaient pas confiance aux médecins, 23,8% n’avaient pas le temps de se rendre chez un professionnel de santé, et 21,7% ne croyaient pas à l’efficacité des soins. Le coût des soins et la disponibilité des médecins n’ont été que peu sélectionnés, montrant une défiance ancrée envers le système de santé qui a compliqué la détection de l’avancée de la pandémie [37]

La course au vaccin et à la gloire nationale
Alors que le coronavirus frappe de plein fouet l’Italie et l’Espagne, l’Union Européenne est complètement amorphe. La Russie, comme la Chine avant elle, profite du vide laissé par les institutions européennes et ses pays fondateurs pour redorer son blason en Europe de l’Ouest. Le 22 mars 2020, le pays dépêche une mission humanitaire en Italie du Nord, à la demande du président du Conseil italien Giuseppe Conte, sarcastiquement nommée « De Russie, avec amour », comprenant médecins, virologues et infirmiers militaires russes ainsi que de grandes quantités de matériel médical. Cette mission avait des enjeux géopolitiques non négligeables pour Moscou car elle lui a non seulement permis de nuire à la réputation de l’UE aux yeux d’un de ses peuples fondateurs mais aussi de s’assurer de l’appui de Rome dans les renégociations des sanctions de Bruxelles contre la Russie[38]. Le soutien apporté par le personnel russe à leurs homologues a été très bien reçu en Italie, tandis que l’aversion pour l’Union Européenne a gagné du terrain. D’après un sondage de l’institut Tecnè mené les 9 et 10 avril 2020, les Italiens ne seraient désormais plus que 51% à vouloir rester dans l’UE, 20% de moins qu’en novembre 2018. [39] [40]

Cette brèche inquiétait alors particulièrement les États-Unis. En plus du déséquilibre interne que la mission russe provoque au sein de l’Union, la présence de l’armée russe sur le sol d’un membre majeur de l’OTAN est source d’instabilité géostratégique. Selon l’OTAN (rapport du 16 avril 2019), les États-Unis stockent des bombes nucléaires gravitationnelles B61 dans la base de Ghedi, rendant cette zone particulièrement cruciale pour les Américains et l’Alliance. Or les opérations humanitaires de la Russie se sont concentrées sur la petite ville de Bergame (Lombardie), très touchée par l’épidémie mais stratégiquement située à 50 kilomètres de la base de Ghedi. Il est donc probable que Moscou ait glané des informations sur le personnel et le matériel militaire de l’OTAN en Europe de l’Ouest lors de son séjour transalpin d’un mois et demi. Les injonctions réitérées de Washington et de Bruxelles à Rome ont même poussé Conte à demander la fin de la mission russe au début du mois de mai, alors que la situation du coronavirus en Italie n’était pas stabilisée. [41] [42] En outre, la Russie tente de profiter des dégâts de la crise sanitaire pour étendre son influence dans l’espace post-soviétique, stratégie visible en Ukraine. Kiev, en débandade économique, a dû faire appel aux oligarques locaux pour renflouer les caisses de l’État fournir du matériel médical, parmi eux Viktor Pinchuk (Interpipe Holding), milliardaire du clan de Dnipropetrovsk réputé proche du Kremlin[43]. Le conflit du Donbass s’est également envenimé, les forces russes profitant de la faiblesse du pouvoir central en termes de santé et d’armée pour renforcer ses actions sur place. [44] [45]

Ces actions se prolongent également sur le plan domestique. User des crises internationales pour montrer la grandeur d’un pays est une technique souvent usitée et la Russie n’est pas en reste. Le coronavirus est l’occasion d’asseoir la domination internationale de la Russie et de protéger l’image de Poutine avant le « Vote de tous les Russes » [46]. Le délai avant le référendum constitutionnel (repoussé à la semaine du 25 juin au 1er juillet) donne au Kremlin la possibilité de montrer la supériorité du modèle russe qui serait défendu dans ces amendements constitutionnels. Le slogan du référendum, « Notre pays, notre Constitution, notre décision » est ainsi diffusé dans tous les médias [47]. En parallèle, l’annulation du défilé des 75 ans du Jour de la Victoire (9 mai), fête clé dans un pays qui puise son identité dans l’idée du sacrifice durant la Grande Guerre Patriotique[48], a été un coup dur pour le Kremlin qui perd son plus puissant levier d’union nationale. Pour compenser, le pays s’est dévoué à prouver la débâcle de l’UE et des États-Unis [49] et la capacité de la Russie à innover pour offrir des solutions au monde. Le 11 août 2020, l’annonce de la découverte du premier vaccin au monde contre le coronavirus (institut Nikolaï Gamaleya de Moscou) par Vladimir Poutine lui-même[50] est destinée en premier lieu à la scène internationale et aux deux pays les plus avancés en la matière, la Chine et les États-Unis. Le nom de ce vaccin, Sputnik V, est une référence non voilée au premier satellite à avoir été mis en orbite, accomplissement soviétique dont est toujours très fière la Russie.

Or d’après le médecin russe Konstantin Severinov, la législation russe qui régit la procédure de développement des vaccins a été modifiée de sorte à autoriser l’enregistrement d’un vaccin et d’approuver sa production et son utilisation sans même entamer les essais cliniques de phase III ou avoir le nombre de participants nécessaires pour chaque phase. La phase I menée par les Russes ne comprenait que 38 participants et un échec dans cette stratégie de vaccinaiton pourrait constituer un dangereux retour de flamme national et international [51]. Plus qu’un soin, le vaccin contre le coronavirus est un enjeu que la Russie prend au sérieux. Moscou profite de l’effet d’annonce pour charger trois entreprises de produire un milliard de doses à livrer dans une vingtaine de pays. Ces pays sont essentiellement des États avec lesquels le Kremlin entretient déjà de bonnes relations (Algérie, Indonésie, Inde) mais surtout vers lesquels il souhaite s’étendre, à savoir de traditionnels alliés des États-Unis. L’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont ainsi déclaré faire partie des pays qui mèneront la phase III et Vladimir Poutine s’est entretenu tout l’automne avec les dirigeants du Golfe pour discuter des modalités de livraison du vaccin.[52] [53]
Volgograd, 19 mars 2020. Je visite le seul musée encore ouvert de la ville, tenu par une babouchka.[54] Elle m’affirme que la Russie, « l’un des pays les plus sûrs au monde », saura nous protéger de l’épidémie. Elle est parfaitement consciente que toutes les variables jouent en ma faveur (jeunesse, effondrement du rouble face à l’euro qui me permet de recourir aux cliniques privées et de m’offrir des masques ou des produits adaptés) et m’énumère tous les problèmes économiques russes qui causeront sa perte. Mais une phrase qu’elle prononcera m’a marquée : « Бог и Путин нас защищают » (« Dieu et Poutine nous protègent »). Cette certitude inébranlable qu’une entité veille pour les protéger du danger, envers et contre tout, fût-elle céleste ou terrestre, a conduit le virus de Moscou au reste du pays. La crise du coronavirus en Russie se caractérise toujours par ce déni profond. La deuxième vague débutera en octobre. Sa forte létalité n’est reconnue à mi-mots qu’en fin décembre, alors que les citoyens ont déjà cessé de porter un masque et qu’un confinement, tel que celui de ce printemps, est totalement exclu [55]. L’orientation politique d’un si grand pays ne peut être qu’une : la gloire nationale et la puissance économique. Au prix de millions de personnes.
Le peuple russe choisira-t-il à nouveau de compter sur tout et tous sauf sur lui-même ? Au vu des derniers événements, rien n’est moins sûr.
Maïa Ina
[1] Allocution du président de la République Emmanuel Macron, 17 mars 2020. URL : https://www.youtube.com/watch?v=0NJPPMeTbrw
[2] Compte Twitter de Donald Trump : https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1239685852093169664
[3] Différents classements de pays et articles de l’époque reprenaient la terminologie de Donald Trump pour désigner le coronavirus, que ce soit dans la presse écrite, web ou bien télévisée. Quelques exemples à lire ici, sur les sites de Moskva.ru le 20 mars 2020 (principal journal d’information de la ville de Moscou : https://mockva.ru/2020/03/20/113136.html) et de Lenta.ru, un des principaux journaux en ligne russe avec un article illustrant parfaitement la perception russe, le 2 mars 2020 : « Заразиться может каждый но зачем их везти к нам? », « Chacun peut être infecté mais pourquoi les conduire à nous ? » : https://lenta.ru/articles/2020/03/02/artem/
[4] Dans cet extrait, le présentateur de la chaîne Rossiya Odin (Россия 1), première chaîne télévisée de Russie, fait l’exposé de toutes les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus, qui n’étaient à l’époque que des mesures recommandées et donc, de facto, non appliquées. Outre un exposé teinté de nationalisme, la référence à Dieu à la fin de l’extrait montre comment certains Russes restaient convaincus que Dieu les protégerait de ce fléau mondial. Comment la Russie lutte-t-elle contre le COVID-19 ? 16 mars 2020. URL :https://youtu.be/ttr3SQqx7lQ
[5] N.V. Bezrukova, O.A. Stepenko, T.N. Afanasyeva. Causes de la crise de l’économie russe. Problèmes réels de l’aviation et de la cosmonautique. 2015. N ° 11. URL: https://cyberleninka.ru/article/n/prichiny-krizisa-rossiyskoy-ekonomiki.
[6] Belolipetskaya Alla Vyacheslavovna, Komarov Sergey Alexandrovich, La coopération économique entre la Russie et la Chine. Concept. 2015. N ° S9. URL: https://cyberleninka.ru/article/n/ekonomic news-vzaimootnosheniya-rossii-i-kitaya
[7] Loi fédérale du 21 décembre 1994 N 68-FZ « Sur la protection de la population et des territoires contre les urgences naturelles et d’origine humaine ». URL :https://base.garant.ru/10107960/
[8] Les sujets sont les entités territoriales qui composent le territoire russe, chaque type de sujets ayant leurs propres prérogatives. URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sujet_de_la_f%C3%A9d%C3%A9ration_de_Russie
[9] Décret du maire de Moscou Sergey Sobyanine du 5 mars 2020, « Sur l’introduction d’un régime d’alerte élevée ». URL : https://base.garant.ru/73711482/
[10] Malih Iaroslav (analyste politique russe), « Tant qu’il n’y a pas de signal d’en haut pour des mesures strictes, les gouverneurs vont taire le problème du coronavirus », site Internet du Club des Régions, centre d’analyse journalistique de politique intérieure russe, 13 mars 2020. URL : http://club-rf.ru/34/opinions/2003
[11] Amendements du 26 mars 2020 au règlement du 13 mars 2020 N 121 issu par le gouverneur de Saint-Pétersbourg (Smolny), « Sur les mesures pour contrer la propagation du coronavirus (COVID-19) ». URL : https://www.gov.spb.ru/law/d?nd=564437085&point=mark=000000D2EBS19G00002O60000NM60A1LRLO2863LMO3V3D99S1M2I4DC
[12] Korabeynikov Igor Nikolaevich, Polyakova Irina Leonidovna. Tendances et problèmes dans le développement du tourisme intérieur en Fédération de Russie. Izvestia OGAU. 2015. N ° 3 (53). URL: https://cyberleninka.ru/article/n/tendentsii-i-problemy-razvitiya-vnutrennego-turizma-v-rossiyskoy-federatsii
[13] Décret du Gouverneur de la République de Carélie du 17 avril 2020 N 30 « Sur l’organisation des points de contrôle sur les autoroutes en raison de la menace de propagation du coronavirus en République de Carélie« . URL : https://rg.ru/2020/04/22/kareliya-ukaz30-reg-dok.html
[14] Allocution du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine, 25 mars 2020. URL : https://youtu.be/RZ6l2iWeBpg
[15] Vileikis Alexander, Stepantsov Pavel, Coronavirus et société. Comment les Russes réagissent à l’épidémie. Enquête quantitative, Knife, 1er avril 2020. URL : https://knife.media/corona-sociology-1/
[16] Moscow Project, « L’impossible retraite russe », Le Nouvel Obs, 30 janvier 2012. URL :
[17] Ce que j’ai également constaté dans ma vie quotidienne. Mon professeur de sécurité environnementale, du haut de ses 89 ans, m’avait expliqué qu’il était obligé de continuer à enseigner, sans quoi sa pension ne serait pas suffisante pour aider ses petits-enfants et payer son loyer à Saint-Pétersbourg, deuxième ville la plus chère du pays.
[18] Nom russe de la Seconde Guerre Mondiale.
[19] Soloviev Arkady Konstantinovich, Prestations de retraite en Russie. Population. 2017. No 1 (75). URL: https://cyberleninka.ru/article/n/pensionnoe-obespechenie-v-rossii-1
[20] La diffusion de théories de complot concernant le coronavirus est allée croissante au fur et à mesure de l’avancée de la pandémie. La plus célèbre d’entre elles accusent les États-Unis d’avoir créé le virus délibérément. Ici, un article de Vedomosti, journal de presse indépendant très lu en Russie, « Les théories du complot du coronavirus », 20 mars 2020. URL : https://www.vedomosti.ru/opinion/articles/2020/03/20/825733-koronavirusnaya-teoriya
[21] Maksimova E.V., Ryabtsev A.G., Sazonova O.A, L’influence du coronavirus sur l’économie russe, Innovations et investissements. 2020. N ° 4. URL: https://cyberleninka.ru/article/n/vliyanie-koronavirusa-na-ekonomiku-rossii
[22] Aliev Timur, Dotsenko Inessa, Falaleev Mikhail, Sukharev Mikhail, Yurkova Anna. « Ils n’ont pas peur de l’infection mais de l’amende », 11 mai 2020, Journal russe – Numéro fédéral 99 (8153). URL : https://rg.ru/2020/05/11/reg-ufo/nazvany-regiony-gde-bolshe-vsego-narushaiut-rezhim-samoizoliacii.html
[23] Zamakhina Tatiana, « La Douma d’État détaille le montant des amendes de ceux qui seront condamnés pour violation du régime d’auto-isolement », 1er avril 2020, site officiel du journal russe « Gazette Russe », proche du pouvoir. URL :
[24] Eidman Igor, « La Russie couvre le nouveau Tchernobyl », site web de Glavred, proche du pouvoir ukrainien, 30 avril 2020. URL :https://glavred.info/opinions/rossiyu-nakryvaet-novyy-chernobyl-novosti-ukrainy-i-mira-10169024.html
[25] « Les gouvernements répètent les erreurs de Tchernobyl dans la gestion du coronavirus », site web indépendant ukrainien Unian.net, 16 mars 2020. URL : https://www.unian.net/world/10916765-new-york-times-pravitelstva-povtoryayut-oshibki-chernobylya-vo-vremya-pandemii-koronavirusa.html
[26] Higgins Andrew, « After Months of Denial, Russia Admits the Virus is Taking Hold », The New York Times, 10 avril 2020. URL : https://www.nytimes.com/2020/04/10/world/europe/coronavirus-russia-moscow-putin.html?searchResultPosition=4
[27] Nechepurenko Ivan, « A Coronavirus Mystery Explained: Moscow Has 1,700 Extra Deaths », The New York Times, 11 mai 2020. URL : https://www.nytimes.com/2020/05/11/world/europe/coronavirus-deaths-moscow.html
[28] RBK (site web russe d’informations), « Rosstat a enregistré une augmentation de l’incidence de la pneumonie à Moscou », 13 mars 2020. URL : https://www.rbc.ru/society/13/03/2020/5e62695e9a794761618f1a7b
[29] RIA Novosti, « La situation est totalement sous contrôle, discours de Vladimir Poutine », 19 avril 2020. URL : https://ria.ru/20200419/1570254301.html
[30] Higgins Andrew, « In Pandemic, a Remote Russian Region Orders a Lockdown on Information », The New York Times, 19 avril 2020. URL : https://www.nytimes.com/2020/04/19/world/europe/russia-komi-coronavirus.html?fbclid=IwAR1AMPi9ug7_dPJERqz0EleIq1Mwk7CCgskEOp-todB41ju0rDB6j8OOuBc
[31] Troianovski Anton, « Not Just a Security Crisis : Coronavirus is a Test for Putin’s Security State », The New York Times, 19 mars 2020, mis à jour le 10 avril 2020. URL : https://www.nytimes.com/2020/03/19/world/europe/coronavirus-russia-putin.html
[32] A ce sujet, voir le livre récent de François Sureau, Sans la liberté, Éditions Tracts, Gallimard, 2019.
[33] Échantillon de 1000 personnes, groupes paritaires d’âge et de sexe, 400 personnes de Moscou et 600 personnes provenant des autres sujets de la fédération.
[34] Vileikis Alexander, Stepantsov Pavel, Coronavirus et société. Comment les Russes réagissent à l’épidémie. Paragraphe « Le souffle froid du Léviathan ». Enquête quantitative, Knife, 1er avril 2020. URL : https://knife.media/corona-sociology-1/
[35] Les prix oscillent entre 10000 et 45000 roubles (entre 150 et 500 euros), soit l’équivalent du salaire médian dans le pays.
[36] Egorova Diana Vladimirovna, La mise en œuvre du droit à la protection de la santé et aux soins médicaux gratuits dans le cadre de la réforme du système de santé en Russie. Lacunes dans la législation russe. 2017. N ° 6. URL: https://cyberleninka.ru/article/n/realizatsiya-prava-na-ohranu-zdorovya-i-besplatnuyu-meditsinskuyu-pomosch-v-ramkah-reformirovaniya-sistemy-zdravoohraneniya-rossii
[37] « Un tiers des Russes ne vont pas chez le médecin lorsqu’ils sont malades », RBK.ru, site web d’informations, 3 avril 2019. URL : https://www.rbc.ru/society/03/04/2019/5ca399a89a79471c9288034f. RossStat est l’équivalent de l’INSEE en Russie (Service Fédéral de la Statistique). L’article ci-dessus est tiré des ressources de RossStat en matière de santé : https://rosstat.gov.ru/bgd/regl/b19_34/Main.htm
[38] Sanctions européennes à la suite de l’annexion de la Crimée. URL : https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/sanctions/ukraine-crisis/
[39] Mathoux Hadrien « Avec le coronavirus, l’hostilité envers l’Union européenne atteint des sommets en Italie », Marianne, 1er mai 2020. URL : https://www.marianne.net/monde/apres-le-coronavirus-l-hostilite-envers-l-union-europeenne-atteint-des-sommets-en-italie
[40] Bakhmeteva Polina, « Que pensent les Italiens de l’aide russe », Argumenty i Fakti, hebdomadaire d’informations très lu en Russie, 12 avril 2020. URL : https://aif.ru/health/coronavirus/vashi_prileteli_chto_dumayut_italyancy_o_pomoshchi_russkih
[41] Rossi Emanuele, Russian Dressing. A Geopolitical Contest on Italian Soil, Centre d’analyse de la politique publique européenne (CEPA), 30 mars 2020. URL : https://cepa.org/russian-dressing/
[42] Dumont Ariel F., Dastakian Anne, « Espions présumés, diplomatie et COVID-19 : la rocambolesque mission humanitaire russe quitte l’Italie », Marianne, 7 mai 2020. URL : https://www.marianne.net/monde/espions-presumes-diplomatie-et-covid-19-la-rocambolesque-mission-humanitaire-russe-quitte-l
[43] La politique ukrainienne, depuis l’indépendance, se structure autour de clans régionaux dont les principaux sont le clan de Kiev (issu de la nomenklatura communiste), le clan de Dnipropetrovsk (ressources économiques) et les clans du Donbass et de Donetsk, avec des fortes minorités russes opposées au clan de Kiev. Le clan de Dnipropetrovsk cherche l’indépendance du Donbass à fin économique. Plus à ce sujet : Avioutsky Viatcheslav, La consolidation des clans d’affaires ukrainiens, Revue internationale d’intelligence économique, 2010/1 (Vol 2), p. 119-141. URL : https://www.cairn.info/revue-internationale-d-intelligence-economique-2010-1-page-119.htm
[44] Deprez Fabrice, « En Ukraine, la lutte contre le coronavirus passe par les oligarques », La Croix, 20 mai 2020. URL : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/En-Ukraine-lutte-contre-coronavirus-passe-oligarques-2020-05-20-1201095271
[45] Becchio Anastasia, « Coronavirus : pandémie sur la ligne de front du Donbass », RFI, 5 mai 2020. URL : https://www.rfi.fr/fr/europe/20200505-coronavirus-pand%C3%A9mie-la-ligne-front-donbass
[46] Quénelle Benjamin, « En Russie, la popularité de Poutine s’effrite », La Croix, 1er juillet 2020. URL : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/En-Russie-popularite-Poutine-seffrite-2020-07-01-1201102789
[47] Ces publicités, affichées sur les panneaux publicitaires en lieu et place des traditionnelles publicités privées, se focalisaient notamment sur la conservation du modèle matrimonial russe (un homme, une femme, deux enfants) ainsi que sur la protection de la culture russe face aux étrangers.
[48] Au sujet de l’idée du sacrifice dans la culture russe, voir Rancour-Laferriere Daniel, The Slave Soul of Russia: Moral Masochism and the Cult of Suffering, NYU Press, 1995. JSTOR. URL : www.jstor.org/stable/j.ctt9qg1cj
[49] Par rapport à la médiatisation au sein de l’UE, la couverture par les médias russes de l’arrivée de la mission du Kremlin à Rome a été massive. Entre autres, cet article de Life : « De Russie avec amour. Pourquoi les soldats russes sauvent l’Italie du coronavirus », 23 mars 2020. URL : https://life.ru/p/1314378
Quant aux États-Unis, les reportages télévisés, les articles de presse russes et les podcasts radio décrivant la situation du coronavirus aux États-Unis se sont multipliés en Russie. Ici, un sondage mené par un institut de recherche américain et relayé en Russie, montrant le niveau d’approbation de la politique sanitaire de Trump dans 13 pays, dont la France, et qui demeure plus bas que celui de Vladimir Poutine ou de Xi Jinping. URL : https://www.pewresearch.org/global/2020/09/15/us-image-plummets-internationally-as-most-say-country-has-handled-coronavirus-badly/
[50] Annonce de Vladimir Poutine lors d’une visioconférence avec ses ministres. URL : https://youtu.be/QoPy718ueVc
[51] Rédaction de Sciences et Avenir « Konstantin Severinov : « Sans données de la phase 3, impossible que le vaccin russe contre le coronavirus soit accepté partout dans le monde ». 22 août 2020. URL : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/konstantin-severinov-sans-donnees-de-la-phase-3-impossible-que-le-vaccin-russe-contre-le-coronavirus-soit-accepte-partout-dans-le-monde_146920
[53] « Vaccin, pétrole… Vladimir Poutine discute avec l’Arabie Saoudite », Capital, 7 septembre 2020. URL : https://www.capital.fr/economie-politique/vaccin-petrole-vladimir-poutine-discute-avec-larabie-saoudite-1379769
[54] « Grand-mère », surnom affectueux donnée aux femmes retraitées ou d’un certain âge en Russie.
[55] « Moscou admet que le nombre de morts du Covid-19 en Russie est trois fois supérieur au bilan officiel », Le Monde, 29 décembre 2020. URL : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/29/pandemie-de-covid-19-la-russie-admet-un-bilan-largement-superieur_6064739_3210.html