Toute la semaine, Combat vous propose des articles consacrés à la journée du 8 mars 2021 sur les droits des femmes.
Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, est souvent l’occasion de mettre en avant de grandes figures de nos luttes, celles qui se sont illustrées par des actes mémorables. Mais aujourd’hui, pour ma part, j’ai choisi de mettre en avant douze personnes du quotidien, celles qu’on ne voit pas toujours alors qu’elles sont là, elles aussi, et qu’elles sont importantes bien qu’anonymes. Parce que c’est aussi ça, la lutte, oeuvrer dans l’ombre dans la vie de tous les jours avec les ressources à notre disposition.
Pauline a plaqué ses études de dessin pour se lancer dans le tatouage. En plus d’encrer pour toujours des œuvres poétiques dans la peau de ses client·e·s, iel leur offre un espace d’échange pour parler de leurs difficultés et de la vie en général avec un fond de musique.
Nadya, c’est la casseuse d’ambiance par excellence, qui n’hésite jamais à te dire que ta blague n’est pas drôle parce qu’elle est raciste. Et elle a bien raison : tu devrais apprendre à plaisanter sur d’autres choses.
Infirmière le jour (et même la nuit, parfois), militante … quand elle a le temps et l’énergie, Claire fait en sorte de transmettre des valeurs féministes et bienveillantes dans son métier.
Elvire se bat pour ne pas être prise en pitié à cause de son fauteuil roulant, qui est juste un moyen de locomotion bien plus pratique que ses jambes. Le vrai obstacle, c’est ce monde trop peu accessible.
Quand elle était petite, Myriam voulait devenir chanteuse ou agricultrice. C’est finalement l’agriculture qui l’a emporté : chaque matin, elle traverse son jardin pour aller observer ses bébés, les légumes qui grandissent en permaculture.
Clara n’est pas très engagée, même si elle croit en les valeurs féministes … elle n’a pas le courage. Elle se contente de mener sa barque et de râler contre les mecs, et c’est déjà très bien.
Bien après l’heure du couvre-feu, Alex se faufile dans les rues de la ville pour coller des messages, une lettre par feuille blanche. « Police nationale, milice patriarcale », iels quittent les lieux discrètement en ayant hâte de découvrir leur œuvre en pleine lumière le lendemain.
La passion de Raphaëlle a toujours été la musique, même si iel ne peut pas encore en vivre. Hors Covid, tu peux læ trouver tous les week-ends sur la scène d’un bar différent, même s’il y a parfois quatre personnes dans le public.
Sonia, c’est cette militante qui relaie toujours un tas de publications super intéressantes sur son compte Instagram, pour sensibiliser et apprendre.
Chaque jour, Naïma modère les commentaires d’un groupe dédié aux luttes trans. Une tâche de fourmi, qui contribue à adoucir un peu les Internet.
Après dix ans de carrière en tant que prof, Mathilde a décidé de se lancer dans la couture. Ses créations sont adorables, mais pas moins engagées et enragées.
Comme elle était pleine d’empathie, on a conseillé à Valérie de devenir psy. Sa carapace est sans doute trop mince pour ne pas se laisser submerger par la tristesse ambiante, mais elle fait de son mieux pour aider ses patient.e.s.
Rachel ne sait pas encore ce qu’elle fera « quand elle sera grande ». Certes, elle a 23 ans, mais dans le contexte actuel, qui pourrait la blâmer de ne pas réussir à se projeter ?
Alors j’espère que votre 8 mars aura été riche en engagement, que ce soit sur le devant de la scène, depuis le milieu du cortège ou très loin de l’agitation des foules. Nos voix portent, et la banalité du quotidien est tout aussi marquante.
Tous les prénoms ont été modifiés mais si vous vous reconnaissez, bonsoir !
