« Un livre au coin du feu », c’est votre rencontre littéraire made in Combat, présentée par Nicolas Houguet, autour d’une ou d’une auteur-e de son choix. Vendredi 16 avril à 20h, on part à la rencontre de Constance Joly et de son livre Over the Rainbow, paru aux éditions Flammarion.
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Bouleversant. Absolument bouleversant.
J’étais là, le livre ouvert de Constance Joly sur les genoux, les yeux brillants. Quelque part au-dessus de l’arc en ciel. Ça s’appelle Over the Rainbow, c’est chez Flammarion.
C’est une lettre d’amour à l’enfance, à son père.
Un hommage saisissant et sincère.
A cet homme qui, pendant longtemps, s’est caché de lui-même. Il a épousé une belle femme, a eu une fille, Constance. A fui sa nature profonde. Il aimait les hommes. Bientôt son désir fut trop fort. Bientôt, il ne s’en est plus caché. Et il est mort de cette terrible injustice que fut le Sida, alors qu’il avait eu le courage de se dévoiler au grand jour. Le douteux privilège d’être parmi les premiers.
Le courage et l’amour.
Le courage de Jacques d’avoir bravé les préjugés familiaux, sociétaux, pour être fidèle à luimême.
L’amour de Constance qui raconte sa vie par fulgurances, par souvenirs, par sensations, par flashs.
La douceur poétique de sa plume.
Sa manière sensible et acérée de poser son regard sur ses blessures et ses nostalgies.
On reçoit tout.
On ressent tout.
C’est écrit pour conserver une présence.
On entend sa voix, on voit les décors, on sent les parfums.
L’écriture de Constance est une invocation. Pour retrouver la langue du passé, les visages disparus, les voix qui n’ont pas résonné depuis longtemps, excepté en nous.
Les époques aussi, le vert paradis de l’enfance parfois bouleversé par la vérité profonde que beaucoup dissimulent.
Constance a gardé en elle l’étonnement, la stupeur et l’âpreté des premières blessures, les premières vérités, celles qu’on ne comprend pas bien mais qui disent qui nous sommes et là d’où nous venons mieux que n’importe quoi.
Cette part préservée de nous-mêmes, ce coin secret en soi où repose le souvenir de tous ceux qu’on aime. Ceux qu’on ne cessera jamais d’aimer, malgré toutes les tragédies et toutes les blessures que la vie pourra déchainer sur nous.
Malgré les secrets, les ruptures, les amours, la nuit qui engloutit tous les premiers espoirs, Préserver l’innocence. La pureté. La tendresse.
Pour Jacques, ce père, libre souriant et beau qui vibre encore très fort dans ces pages. Cet homme courageux, émancipé et libre que ce livre fait ressentir si fort.
Demain, tout près du feu, on parlera de lui.
Et du regard magnifique, lumineux, que porte sa fille sur lui.
