LMPH#2 : Penser le monde avec les Iroquois et les Algonquiens

Après vous avoir présenté les peuplades du Grand Nord, Combat dévie légèrement vers le sud pour vous présenter deux des principales communautés autochtones de l’actuel Canada : la tribu iroquoise ainsi que son ennemi historique, le peuple algonquien.

Deux peuples rivaux fondés sur un système établi

Le territoire des amérindiens iroquois (ou Haudenosaunee, le « peuple des maisons longues ») chevauche les Etats-Unis et le sud-est du Canada. Historiquement, il s’étend du Québec et de l’Ontario jusqu’à l’actuel état de New York. Un territoire que les Iroquois partageaient avec quelques peuples algonquiens (ceux de l’est, aussi appelés Algonquiens maritimes), avant de les repousser à maintes reprises ; on situe au XVIIème siècle la première de ces hostilités entre les deux tribus autochtones.

En plus de ces rivalités, on notera que les similarités d’organisation sont rares. La seule exception réside en la division de ces deux peuples en de multiples groupes. Ainsi, pour les Iroquois :

Les Onneiouts, « Peuple de la Pierre debout », voisins des Mohawks, sont ainsi nommés d’après un conte les mettant en scène poursuivis par une tribu ennemie. Entraînant leurs poursuivants dans un bois, ils se changent en pierre pour leur échapper.

Les Onondagas, les gardiens du feu, se sont installés autour du fleuve Saint-Laurent, qui s’étend jusqu’en Ontario, au Canada. Ils forment le peuple Haudenosaunee central.

Plus à l’ouest, dans le futur état de New York, vivent deux autres tribus. Les Sénécas, « personnes de le Grande Colline » et les Guyonhkohnyos, le « Peuple de Grand Marécage », habituellement nommés Cayugas.

D’autres peuples sont de nos jours rattachés aux Iroquois, de par leur langue eu leur mode de vie, malgré leur absence parmi les nations iroquoises. Parmi eux, les Hurons, ainsi nommés par les français pour leur coiffure faisant penser à la hure des sangliers, vivent sur la presque-île de la Baie Georgienne.

De même, pour les Algonquiens de l’Est :

La tribu la plus au Nord, celle des Micmacs, est réputée tant pour son ancienneté que pour son alphabet hiéroglyphique unique en son genre. Ils vivent, aujourd’hui encore, principalement dans la péninsule gaspésienne, sur l’Atlantique.

Un peu plus au Sud-Ouest, aux alentours du fleuve Saint-Jean, on retrouve la tribu des Malécites. Par leur proximité avec ledit fleuve dont ils occupent les vallées, ils pratiquent traditionnellement la navigation, et par extension la pêche, qu’ils pratiquent actuellement de manière commerciale. Malgré cette commercialisation, plusieurs Malécites sont restés proches de leurs traditions, qu’ils n’hésitent pas à inculquer.

On notera enfin la présence des Abénaquis, un peu au Sud  par rapport aux susnommés. Contrairement à la plupart des peuples algonquiens, ils pratiquaient davantage la culture que la pêche ou la chasse.

DR

Des peuples aux différences nombreuses

Excepté cette similarité, les peuples iroquois et algonquien sont par tradition très différents. Ainsi, tous deux pratiquent la chasse, la pêche et l’agriculture. Pour leur part, les Iroquois semblent miser principalement sur l’agriculture, comme en atteste le mode de vie plutôt sédentaire rendu possible par les longues maisons en bois qu’ils construisaient. Les Algonquiens de l’Est sont quant à eux réputés aujourd’hui encore pour leur pratique de la pêche qui implique de mener une vie nomade : usant d’outils de pêche depuis plusieurs siècles, leur vie a longtemps été rythmée par les déplacements du poisson et du gibier. De fait, l’habitation traditionnelle des Micmacs est le wigwam, une tente conique édifiée en écorce et en peaux qui semble bien plus aisément démontable que les maisons longues iroquoises.

Si dans les deux groupes autochtones la pêche et la chasse étaient des activités masculines – inculquées très tôt, en particulier chez les Algonquiens de l’Est –, le rôle de la femme n’y est pas défini de la même manière. La femme algonquienne, dans cette société patrilinéaire, est en général rattachée à la flore, d’un point de vue tant alimentaire que médicinal : elle est souvent une cueilleuse et, tandis que les jeunes garçons apprennent es hommes l’art de la chasse et de la pêche, elle inculque aux jeunes filles de la tribu les propriétés médicinales des plantes. Un rôle tout de même important, les Algonquiens de l’Est entretenant un respect considérable vis-à-vis de la nature. La société iroquoise est quant à elle matrilinéaire ; elles suivent de près l’évolution des cultures et pratiquent la médecine. Mais c’est surtout leur rôle politique qui est notable : elles choisissent elles-mêmes, en fonction de sa sagesse, ses connaissances et ses valeurs, le chef de la tribu (en faisant alterner hommes et femmes). Le chef « Okima »  des Algonquiens est choisi pour ces mêmes qualités, mais c’est un cercle d’Anciens qui le désigne.

Enfin, si les Iroquois s’appuient principalement sur une politique établie avec soin, reposant notamment sur un système d’unanimité, la culture algonquienne repose davantage sur les légendes et les traditions. On retrouve ainsi dans la nation algonquine, un peuple algonquien, la légende orale d’un raton laveur puni par les vieillards dont il s’était moqué. Les deux hommes, lui frottant les yeux avec de la suie et balançant sa queue au-dessus du feu, furent donc à l’origine du masque noir et des rayures autour de la queue du raton laveur.

Quentin Meyer

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