L’écosse introduit l’histoire LGBT+ dans son programme scolaire

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En septembre 2021, l’Ecosse, a introduit l’histoire LGBTI+ (acronyme qui désigne les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes, etc) dans son programme scolaire, et le pays est donc devenu le premier à enseigner aux élèves dès l’école primaire le parcours de lutte des personnes concernées pour obtenir des droits et la reconnaissance de leur existence. Auparavant, plusieurs Etats américains avaient déjà pris cette décision : la Californie en 2011 grâce au FAIR Education Act, suivie par le Colorado et l’Illinois en 2019, mais cela n’est pas encore parvenu à être généralisé à l’ensemble des Etats-Unis.

Chronologie 

Du côté de l’Ecosse, le premier pas vers cette décision a été franchi en 2001 (et en 2003 au Royaume-Uni), avec la suppression de la Section 28 du Local Government Act de 1928. Cette loi, introduite par le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher, interdisait aux autorités locales du Royaume-Uni de faire la promotion de l’homosexualité. Par ailleurs, cela signifiait que les enseignants ne pouvaient pas discuter des relations homosexuelles en classe, et que la promotion des relations homosexuelles était interdite dans les publications des autorités locales. Cette mesure a contribué à ce que les jeunes LGBTI+ de l’époque soient marginalisés, et qu’il soit impossible d’envisager une histoire des mouvements LGBT au sein des classes. 

En 2017, cette brèche s’est accompagnée de la mise en place d’un groupe de réflexion sur la place et l’intérêt de l’étude des luttes LGBTI+ dans les programmes scolaires, intitulé “LGBTI Inclusive Education Working Group”. Porté par le lobby LGBT Time for Inclusive Education (TIE) et d’autres organisations, il s’agit d’une démarche novatrice qui s’inscrit dans la volonté du pays d’être pionnier et plus ouvert en termes de diversité. De plus, cela apparaît en quelque sorte comme un moyen de réparer les fautes du passé, notamment concernant les discriminations autorisées et renforcées par le cadre législatif. Cette intégration de l’histoire queer dans les programmes scolaires est aussi une manière d’aider les jeunes LGBTI+, de légitimer leur existence et de leur donner des armes pour se défendre contre l’homophobie et le harcèlement, qui mène de nombreuxses jeunes au suicide.

 Un an plus tard, en 2018, le gouvernement a accepté les 33 recommandations du groupe. Cela a mené le gouvernement écossais à adopter, le 9 novembre 2018, une recommandation en ce sens, faisant de lui le premier pays européen à l’envisager. Pour terminer, en juillet 2020, le Vice-Premier Ministre et secrétaire à l’Éducation John Swinney a annoncé que la loi serait mise en vigueur dans toutes les écoles primaires d’Ecosse à la rentrée scolaire 2021. 

Concrètement, comment ça se passe ?

Pour mettre en place ce nouveau pan du programme scolaire, les professeurs auront accès à un site, https://lgbteducation.scot/, qui regroupe de nombreuses ressources pour des leçons et exercices qui prennent en compte les droits et la réalité LGBTI+.

En parallèle, l’Ecosse a déjà mis en place des mesures pour mieux inclure les élèves concerné·e·s : elle exige par exemple de la part de ses professeurs qu’ils respectent les élèves trans en adaptant les dress codes des écoles, en favorisant le respect des prénoms et des pronoms choisis, et les laissent utiliser les toilettes correspondant à leur genre.

Quelles sont les réactions ?

Les sources font défaut pour étudier les réactions de la part du reste de l’Europe, mais au Royaume-Uni, une étude du magazine GayTimes a montré que 60% des Britanniques pensent que l’histoire LGBTI+ devrait être enseignée à l’école. Au Pays de Galles, on prend exemple sur l’Ecosse : le pays a annoncé vouloir mettre en place un enseignement de l’histoire LGBTI+ d’ici 2022, comme le montre The Guardian. Concernant Birmingham, l’accueil est un peu plus tiède. Si en 2020, la décision avait été prise d’enseigner des notions importantes autour du genre, de l’éducation sexuelle et du consentement à de jeunes enfants, celle-ci a reçu de mauvais retours et a dû être arrêtée après que les parents se soient plaints que ces enseignements faisaient la promotion de l’homosexualité.

Par Mathilde Trocellier, Camille Buonanno et Marion Muller

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