Samedi 20 mai 2023 Combat organise une table ronde à la maison de l’Écologie de Lyon, sur le thème de la désobéissance civile. L’occasion d’inviter des militants et activistes, dont fera parti Taran Limousin, membre du collectif Scientifiques en Rébellion.
Nés en 2020 de L’appel des 1000 paru dans le journal Le Monde, le collectif Scientifiques en Rébellion regroupe toutes les disciplines de recherche et de laboratoire en 12 comités locaux répartis sur le territoire français. En lien avec Scientists Rebellion à l’international, ces chercheuses et chercheurs partent en croisade contre l’inaction climatique des gouvernements mais aussi contre les lobbies écocides et leurs sbires financeurs. Et qui de mieux placée qu’une armée de scientifiques pour lancer des alertes, pointer du doigt les mensonges éhontés et militer contre les prises de pouvoir climaticides ?
«Les sociétés humaines ne peuvent continuer à ignorer les conséquences de leurs activités sur la planète sans en subir les conséquences, comme l’ont montré de longue date et chaque jour plus clairement de nombreuses études reflétant le consensus scientifique. Si nous persistons dans cette voie, le futur de notre espèce est sombre.»
Aux origines du mouvement
Un constat. Celui d’un silence étatique de marbre alors que la Terre brûle, que les animaux meurent, que l’eau s’échappe, que l’air est irrespirable, face à un avenir des plus incertains, et face à ce chiffre, +5°.
Silence et regard de connivence que se lancent entre deux vols en jet privé membres des gouvernements et PDG de grosses industries criminelles, complices ils le sont, coupables également. Les 1000 lancent donc un appel à se rassembler pour faire valoir les droits de la planète : « Nous invitons tous les citoyens, y compris nos collègues scientifiques, à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd’hui. »
Drapés de leur expertise, les scientifiques se sont dotés d’une mission : dénoncer. Si la science ne suffit pas, ils emploieront un moyen plus radical : la désobéissance civile.
« Lorsqu’un gouvernement renonce sciemment à sa responsabilité de protéger ses citoyens, il a échoué dans son rôle essentiel. »
Prises de position et actions du collectif
Bander les yeux d’une centaine de statues, les affubler, au moment de la parution du dernier rapport du GIEC, de panneaux « Ceci est une urgence climatique », « Ouvrez les yeux », lancer un cortège funèbre à Paris pour soulever l’épineuse question du désastre écologique et humain des pesticides en promouvant un nouveau système agricole lors du salon de l’agriculture, manifester devant le siège de Dassault Aviation, ou plus récemment, parer la banque BNP de la couleur du pétrole dans le but de sensibiliser le public aux soutiens financiers du groupe à destination de Total. Autant d’actions symboliques et nécessaires à la médiatisation de ceux qui polluent et tuent nos écosystèmes, déplacent des populations avec une brutalité sans nom. Tout cela pour assurer à leurs dividendes de gonfler sans limite sur le dos d’une planète aux ressources en voies d’extinction.
Les Scientifiques en Rébellion affirment et réaffirment leur soutien aux Soulèvements de la terre, travaillent de concert avec d’autres mouvements écologistes tels que Attac, Les Amis de la Terre, Alternatiba, Extinction Rébellion, Greenpeace ou encore ANV-Cop21, dans l’objectif de faire converger toutes les luttes, et ainsi voir émerger des « marges de manœuvre (…) pour faire sauter les verrous et développer des alternatives ».
Combat 