Le RN en France, on a déjà essayé

“Le RN, on n’a jamais essayé, alors pourquoi pas ?”, meilleur ami du “l’extrême droite n’existe plus en France”. Le parti au symbole s’inspirant du mouvement fasciste italien et en adoration devant la croix celtique, symbole de l’identité blanche, est bel et bien dangereux. Combat a remonté pour vous l’historique du parti en France au XXIème siècle afin de vous donner les clés pour répondre à ces arguments. 

Suppression des subventions des associations, fin de la gratuité de l’école ou encore refus du rallongement du délai pour avorter, la politique RN est déjà bien installée en France, notamment dans les mairies et à l’Assemblée Nationale. 

Dans les mairies RN, une politique horrifiante

C’était l’une des premières municipalités à ouvrir ses portes à l’extrême droite dans les années 1990 : à Orange (84), un contrôle de la culture mis en place en 1996 était exercé jusqu’il y a peu. En effet, les achats des bibliothèques et médiathèques sont soumis à l’adjoint en charge de la culture, qui a donc interdit les livres sur les droits humains, le racisme, le rap, les LGBTQIA+ ou encore certains auteurs politiques comme Didier Daeninckx, connu pour son roman contre la colonisation Cannibale.

Les mesures mises en place par le RN touchent particulièrement à l’éducation. Dans la ville du Pontet (84), le maire a mis fin à la gratuité des cantines scolaires pour les plus démunis. A Béziers (34) les activités périscolaires sont désormais interdites aux enfants dont au moins un des deux parents ne travaille pas.  Ce n’est pas un hasard dans la ville de Robert Ménard qui déclarait en 2016 « dans une classe du centre-ville de chez moi, il y a 91% d’enfants musulmans. Évidemment que c’est un problème. Il y a des seuils de tolérance. On n’ose pas le dire : 91% d’enfants musulmans.” Il n’est donc pas étonnant que les enfants des écoles publiques soient discriminés. 

Dans les villes de Cogolin et de  Fréjus (83), il y a eu une réduction de 20 % du budget alloué aux écoles et la fin de la gratuité des transports scolaires tandis qu’à Mantes la ville (78) les subventions aux associations telles que La Ligue des Droits de l’Homme ont été divisées par deux. En réduisant de 20% le nombre d’agents municipaux, le maire a pu augmenter de 7% son indemnité. 

A l’Assemblée Nationale, des votes problématiques 

Si le Rassemblement National a pour le moment été tenu à l’écart des couloirs de Matignon, les positions du parti prises depuis le Palais Bourbon donnent un bon aperçu de ce que pourrait provoquer son arrivée à la tête du gouvernement.

A la défaveur des plus démunis, les députés RN ont voté contre l’augmentation du SMIC, contre le blocage des prix et contre la revalorisation des salaires des soignants. 

A la défaveur de notre planète, le RN a voté contre le conditionnement des aides publiques aux entreprises au respect de contraintes écologiques, contre la taxation des jets privés et contre la suppression de la niche fiscale sur le kérosène aérien. 

A la défaveur des femmes, les députés RN ont voté contre l’allongement du délai de l’IVG, contre le congé menstruel,  contre un plan visant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes  et enfin, évidemment, contre un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Des paroles calomnieuses

Bien sûr, ce sont ces mêmes députés et candidats aux législatives qui ont tenu des propos injurieux et xénophobes. Et ces polémiques sont loin d’être anciennes.

En novembre 2022, alors que le député LFI Carlos Bilongo prend la parole sur la crise migratoire, il est brusquement interrompu par un député Rassemblement national : « qu’il(s) retourne(nt) en Afrique. » Ce cri de Grégoire de Fournas, ex-conseiller départemental de la Gironde régulièrement présenté comme obsédé par les migrants, a provoqué une suspension de séance à l’Assemblée nationale. Son compte X parle pour lui, l’élu appelant aussi bien à “expulser tous les Maliens de France” ou se la jouant provocateur comme en 2017 : « En Afrique, ils aiment tous la France et ses allocs. On accueille toute l’Afrique ?!« 

Le RN a également investi Béatrice Roullaud, députée de Seine-et-Marne qui a demandé à “laisser mourir de froid les migrants. » Lors d’une marche pour la vie en 2011, son camarade Christophe Bentz, député de Haute-Marne, qualifiait quant à lui l’avortement de « génocide de masse. »

Non contents de manipuler la notion de génocide, les élus du parti se font aussi repérer pour leurs propos négationnistes. En 2018, Joseph Martin, candidat RN dans le Morbihan a jugé bon d’écrire sur X que “le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah”. Suspendu après une accusation d’antisémitisme, l’intéressé vient d’être réinvesti par son parti. Dernier exemple : en 2014, Gilles Bourdouleix était condamné à une amende de 3.000 euros par la cour d’appel d’Angers pour pour « apologie de crime contre l’Humanité. » Le député-maire de Cholet avait déclaré qu’Hitler n’avait «peut-être pas tué assez» de tsiganes.

Voter le RN, c’est voter pour l’oppression des femmes, pour la xénophobie, pour le déclin du pays. Ainsi, voter pour le RN, c’est voter contre les enfants, contre la culture, contre nos libertés, contre nos droits. 

Le parti Front National a été fondé en 1972 par des anciens Waffen SS, des membres de l’OAS et par Jean-Marie Le Pen, connu pour ses positions racistes. Maintenant nommé Rassemblement National, ce n’est pas pour autant que ce parti a changé. Malgré un programme lissé en apparences, les piliers de l’extrême droite transparaissent clairement : nationalisme, populisme, xénophobie, ultra-conservatisme ou encore complaisance avec les régimes autoritaires tels que ceux de Vladimir Poutine ou Viktor Orbàn, oppresseur en chef des minorités, de la presse et de la justice. Le parti, souhaitant la suppression du droit du sol et considérant l’immigration comme un danger, a été de nombreuses fois condamné pour incitation à la haine raciale et injures racistes à l’Assemblée nationale, associant par exemple Christiane Taubira à un singe. A la Commission Européenne, le Rassemblement National est affilié à l’AFD, qui prône la remigration en masse des allemands d’origine étrangère. Contre le mariage homosexuel et l’IVG “de confort”, le parti est en lien étroit avec Frédéric Châtillon, ancien patron du GUD, groupe néonazi. Enfin, il est important de préciser que le 11 mars 2024, le Conseil d’état, plus haute instance juridictionnelle du pays, a déclaré que le parti pouvait être qualifié de parti d’extrême droite.

Par Capucine Bastien-Schmit

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