Là-bas

Billet d’humeur. Israël ne cesse d’intensifier son offensive sur Gaza, mettant en jeu la vie de plus d’un million d’enfants. Pendant ce temps, la communauté internationale rechigne toujours à agir face au génocide en cours.

Je suis d’origine juive.

Je suis Française.

Je suis danseuse, journaliste, étudiante.

Mais avant tout ça, je suis humaine. 

Ma famille a été assassinée en 1942 par un gouvernement génocidaire à Auschwitz. Aujourd’hui et depuis un an et demi, des familles entières sont assassinées par un gouvernement génocidaire à Gaza. Et le monde ferme les yeux, croise les bras et, à la limite, « condamne fermement ». Dans quelle absurdité vivons-nous ? L’Histoire ne nous a-t-elle pas donné de leçons ? 

À Gaza, tous.tes ont la peau sur les os, les larmes ne coulent peut-être plus : peut-on pleurer sans eau ? 

Chaque jour, on connaît le nombre d’humain.ne.s assassiné.e.s, un chiffre vide d’émotions. Quand va-t-on se rendre compte que des vies, des vraies, se cachent derrière?

Je cherche en vain du bruit dans le silence des autorités. Le vacarme des horreurs proclamées par Israël, lui, est bien présent. « Nettoyer »,  « raser », « détruire » ; ces mots devraient pourtant trouver un triste écho en chacun.e de nous. Mais non. Je ne vois que des yeux fermés. De tout le monde. Et je n’en peux plus.

Mais en réalité, que représente ma peine face aux atrocités commises par Netanyahu ? Que représente mon désespoir face à celui des Palestien.ne.s ? Que représentent nos vies face à toutes celles brisées ? 

“Là bas”. Deux mots qui nous soulagent.

Là bas, c’est loin. C’est à distance. 

Mais le passé nous regarde. Le futur aussi. Et l’Histoire se rappellera de nous.

Par Capucine Bastien-Schmit

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