Installé depuis 2023 aux Halles Pajol, le festival italien s’est donné pour mission de rapprocher Paris et Rome grâce à la magie du cinéma. Alors que sa nouvelle édition approche à grands pas, son maître de cérémonie Gianlorenzo Lombardi a bien voulu nous raconter son histoire.
Décrit comme un festival porteur de thématiques sociales fortes mais aussi du « cinéma de la légèreté », le festival Girogirocorto pose chaque année ses valises italiennes à Paris, dans le 18e arrondissement, pour plusieurs soirées dédiées au monde foisonnant du court métrage.
Guidé par Gianlorenzo Lombardi, maître de cérémonie et co-fondateur de l’événement, le public de l’auberge de jeunesse des Halles Pajol découvre chaque fois de nouvelles réalisations, venues d’Italie ou de France, en présence des équipes des films. Une volonté de mettre en lumière des univers cinématographiques inédits, mais surtout de faire vivre le cinéma en faisant fi des frontières alpines.
Unir la France et l’Italie sur grand écran
C’est en 2016 que débute l’aventure du Girogirocorto. Gianlorenzo Lombardi, alors étudiant à l’université de Paris 8 en master de Réalisation, s’associe à l’artiste Matteo Bonanni pour fonder une manifestation unissant la France, où il étudie, et l’Italie, dont les deux hommes sont originaires. Entre Rome et Paris, c’est le coup de foudre. Il faut dire que depuis près de 70 ans, les deux capitales sont jumelées, et leur union a depuis bien longtemps été consommée au cinéma. Faire vivre le Girogirocorto entre les deux pays est alors une évidence.

Très vite, les deux amis s’organisent à Rome pour faire vivre leur festival. De partenariats en partenariats, ils s’installent dans l’une des salles les plus prisées de la capitale italienne : celle du Cinema Troisi de Rome, aux accents bien atypiques pour nous autres Français. Salle de cinéma et d’étude, il est possible de s’installer sur ses sièges pliants avec un cocktail, commandé quelques instants auparavant au bar de l’établissement. Rien de mieux pour le Girogirocorto, qui ne souhaite pas être un événement comme les autres. Mais outre le Cinema Troisi, c’est aussi avec l’Institut français de Rome que fonctionne le festival, symbole du lien qu’opère la manifestation entre la France et l’Italie. « C’est un vrai lieu de réunion pour la communauté francophone de Rome », explique Gianlorenzo quand nous le rencontrons, à quelques jours de la fin de l’appel à film de la nouvelle édition du Girogirocorto.
Car chaque année, le festival reçoit entre 300 et 400 courts métrages avant d’affiner sa sélection pour sa compétition. Sont alors choisis entre 15 et 18 films d’une durée maximum de 30 minutes, toujours avec des sous-titres anglais, pour être visionnés par le jury du festival et tenter de remporter l’un des quatre prix de la manifestation : le prix du meilleur court métrage, de la meilleure mise en scène, la mention d’honneur et la mention spéciale du jury. Un nouveau prix, celui du public, est venu renforcer ce palmarès déjà bien rempli. Une manière d’analyser les tendances des spectateurs. Pas de bourse à la clé, mais une belle promotion. L’année dernière, les équipes gagnantes ont ainsi pu monter sur la scène du Cinema Troisi pour présenter leurs films devant 300 personnes. « Ça avait de la gueule ! »,assure Gianlorenzo. Les meilleurs courts métrages sont ensuite projetés à Paris, pour des soirées inédites, tandis qu’une grande partie des cinéastes qui ont soumis leurs créations sont redirigés vers d’autres événements partenaires du Girogirocorto, comme le festival Dominio Pubblico en Italie ou Que du Feu à Lyon.
Le partage comme blason
Au-delà de l’envie de faire vivre le cinéma franco-italien, le Girogirocorto s’est donné pour mission d’être un espace de partage. Chaque soirée se clôt sur une discussion autour d’un verre entre le public et les cinéastes, et chaque collaborateur n’est pas seulement un associé mais « un ami ». L’amitié est au cœur de l’esprit du Girogirocorto, ainsi que la solidarité. Ainsi, Combat avait découvert pour la première fois ce festival en 2022, lorsqu’il ouvrait le Festival Solidaire des Arènes de Montmartre. Un événement lui-même tourné vers l’entraide, ses bénéfices étant utilisés pour aider des personnes sans abri du quartier parisien.
Que retenir alors du Girogirocorto ? Outre l’amicalité de ses fondateurs et leur envie de faire grandir l’événement par de nouveaux partenariats, c’est son amour du cinéma qui transparaît. Pour chacune de ses éditions, un pont est bâti entre Rome et Paris grâce aux images des courts métrages projetés d’un côté ou de l’autre des Alpes, tous triés sur le volet et porteurs de thématiques fortes. Féminisme, religion, identité sont l’apanage des courts que le public franco-italien du Girogirocorto peut découvrir à chacune de ses soirées. À Rome, la prochaine sera dédiée à la compétition du festival, tandis qu’à Paris, rendez-vous est donné le 20 novembre aux Halles Pajol pour une soirée sur la thématique de la famille et de l’héritage. Deux sujets traités de nombreuses fois par Combat, et qui seront ce soir-là imagé par les réalisateurs du Girogirocorto. Le rendez-vous est pris.
